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Au Tchad, la digue de Walia, un nouvel espace de pêche le temps des inondations
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Tous les ans, le 9ᵉ arrondissement de Ndjamena, l’un des plus pauvres de la capitale tchadienne, se retrouve inondé. Malgré la construction de la digue de Walia, après les inondations dévastatrices de 2022, les pluies et la montée des eaux des fleuves Chari et Logone continuent de recouvrir les habitations et les terres agricoles.
De notre correspondante à Ndjamena,
À Ndjamena, au Tchad, la digue Walia, conçue comme un dispositif de rétention des eaux, génère un nouvel écosystème : les habitants de la commune s’y retrouvent tous les jours pour pêcher. Une activité qui permet aux sinistrés des inondations de nourrir leur famille, mais aussi de vendre des poissons. La pêche devient alors une manière de dégager un salaire chaque jour en attendant que les eaux se retirent.
Moïse fait partie des nombreux pêcheurs saisonniers qui s’installent tous les matins le long de la digue. Habituellement, il travaille sur les deux fleuves, le Logone et le Chari, mais après la saison des pluies et la montée des eaux, la pêche y devient quasiment impossible.
« J’ai perdu toutes mes pirogues. La crue du grand fleuve les a emportées, témoigne Jeremy Pena, pêcheur sur le Chari depuis 50 ans. Alors depuis un mois, je pêche au filet au niveau du bras du canal. Mais bientôt, l’eau va se retirer de la digue et je ne sais pas comment je vais faire pour continuer à travailler. Je ne peux pas retourner au grand fleuve sans pirogue. »
À lire aussiInondations au Tchad: Ndjamena en alerte, les quartiers périphériques sont sous les eaux
À l'agriculture s'ajoute une nouvelle activité, la pêche
Avant d’être urbanisé, le quartier Kabé était un groupement de petits villages sur la plaine. Les habitants y étaient éleveurs ou cultivateurs de riz et de sorgho. Avec les inondations et la construction de la digue, une nouvelle activité s’ajoute : la pêche. Martin est étudiant, mais tous les jours, il sort pêcher avec la pirogue de son père : « Vers 11h, on part à l'école, vers 17h on revient et on va pêcher. » Les bons jours, Martin réussit à vendre suffisamment de poissons pour rapporter 2 000 francs CFA à sa famille.
Depuis les inondations dévastatrices de 2022, l’association Agir vient en aide aux sinistrés. Pour sa trésorière, Zahra Idris, la digue ne sert pas suffisamment de rempart aux inondations : « La digue n’est pas à sa place, ce n'est pas là qu’on doit la construire. À cause de ça, ils sont exposés et se trouvent carrément inondés. »
Dans quelques semaines la digue sera sèche, impossible d’y pêcher. Retour alors à l’agriculture, mais non sans difficultés. Car avec des terres abîmées par les pluies, les agriculteurs du 9ᵉ arrondissement craignent de maigres récoltes au printemps prochain.
À écouter dans Grand reportageAu Tchad, les soldats de l'eau face au changement climatique
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Tous les ans, le 9ᵉ arrondissement de Ndjamena, l’un des plus pauvres de la capitale tchadienne, se retrouve inondé. Malgré la construction de la digue de Walia, après les inondations dévastatrices de 2022, les pluies et la montée des eaux des fleuves Chari et Logone continuent de recouvrir les habitations et les terres agricoles.
De notre correspondante à Ndjamena,
À Ndjamena, au Tchad, la digue Walia, conçue comme un dispositif de rétention des eaux, génère un nouvel écosystème : les habitants de la commune s’y retrouvent tous les jours pour pêcher. Une activité qui permet aux sinistrés des inondations de nourrir leur famille, mais aussi de vendre des poissons. La pêche devient alors une manière de dégager un salaire chaque jour en attendant que les eaux se retirent.
Moïse fait partie des nombreux pêcheurs saisonniers qui s’installent tous les matins le long de la digue. Habituellement, il travaille sur les deux fleuves, le Logone et le Chari, mais après la saison des pluies et la montée des eaux, la pêche y devient quasiment impossible.
« J’ai perdu toutes mes pirogues. La crue du grand fleuve les a emportées, témoigne Jeremy Pena, pêcheur sur le Chari depuis 50 ans. Alors depuis un mois, je pêche au filet au niveau du bras du canal. Mais bientôt, l’eau va se retirer de la digue et je ne sais pas comment je vais faire pour continuer à travailler. Je ne peux pas retourner au grand fleuve sans pirogue. »
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À l'agriculture s'ajoute une nouvelle activité, la pêche
Avant d’être urbanisé, le quartier Kabé était un groupement de petits villages sur la plaine. Les habitants y étaient éleveurs ou cultivateurs de riz et de sorgho. Avec les inondations et la construction de la digue, une nouvelle activité s’ajoute : la pêche. Martin est étudiant, mais tous les jours, il sort pêcher avec la pirogue de son père : « Vers 11h, on part à l'école, vers 17h on revient et on va pêcher. » Les bons jours, Martin réussit à vendre suffisamment de poissons pour rapporter 2 000 francs CFA à sa famille.
Depuis les inondations dévastatrices de 2022, l’association Agir vient en aide aux sinistrés. Pour sa trésorière, Zahra Idris, la digue ne sert pas suffisamment de rempart aux inondations : « La digue n’est pas à sa place, ce n'est pas là qu’on doit la construire. À cause de ça, ils sont exposés et se trouvent carrément inondés. »
Dans quelques semaines la digue sera sèche, impossible d’y pêcher. Retour alors à l’agriculture, mais non sans difficultés. Car avec des terres abîmées par les pluies, les agriculteurs du 9ᵉ arrondissement craignent de maigres récoltes au printemps prochain.
À écouter dans Grand reportageAu Tchad, les soldats de l'eau face au changement climatique
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