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«Un espoir ordinaire» d'Ernesto Saade, une BD sur l'émigration des Salvadoriens

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La situation économique précaire pousse de nombreuses personnes à quitter le Salvador. Elles rêvent de tenter leur chance aux États-Unis et sont prêtes à tout pour y arriver, jusqu'au péril de leur vie. L’auteur salvadorien Ernesto Sade, architecte de formation, a choisi de raconter l’une de ces nombreuses histoires d’émigration dans une bande dessinée intitulée Un espoir ordinaire. Ernesto Sade s’appuie sur des faits réels, car ce jeune Carlos qui émigre aux États-Unis est un proche. À travers ce personnage, l'auteur rend hommage à tous ces migrants nourris par l'espoir d'une vie meilleure.

RFI : Comment cette histoire vous est venue à l'esprit ?

Ernesto Sade : C’était un choix très personnel. C’est l’histoire de mon cousin qui est le protagoniste de cette bande dessinée. En 2017, lui et ma tante ont voulu rejoindre les États-Unis. Ils sont partis « mojados », comme on dit, ils se sont « mouillés » pour partir aux États-Unis. Pour moi, c'était aussi un événement très traumatisant parce que mon cousin est comme mon frère, c'est quelque chose qui a eu un grand impact sur moi, n'est-ce pas ? Mon cousin est finalement arrivé sain et sauf aux États-Unis. Quelques années plus tard, j'ai pu le revoir, lorsque je me suis rendu là-bas. Il m'a raconté son histoire, comment il a traversé, la frontière et tout. Et je trouvais ce qu’il a vécu tellement impressionnant que je me suis dit qu’il fallait faire quelque chose avec cette histoire.

Quel est le message que vous souhaitez transmettre à travers cette bande dessinée ?

Beaucoup de gens me disent qu'il s'agit peut-être d'une tentative pour sensibiliser les gens, afin qu'ils ne partent pas parce que c'est trop dangereux. Mais très honnêtement, je ne vois pas les choses de cette manière, car la migration ne va pas s'arrêter. Le Salvador se trouve dans une situation qui ne va pas s’arranger de si tôt. Ce que je voulais faire avec ce livre, c'est défendre les histoires de chaque personne, parce qu'il y en a tellement et qu'il est si courant que les gens, après avoir traversé toute cette épreuve de la fuite, ils enterrent leurs histoires. Ils commencent une nouvelle vie, mais ils ne réalisent pas à quel point c'est important ce qu’ils ont vécu.

Les gens sont-ils conscients des risques que représente le voyage ? Est-ce qu’ils savent qu’ils mettent en danger non seulement leur propre vie, mais aussi celle de leurs enfants s'ils sont du voyage ?

Vous savez, ici au Salvador, personne n’a vraiment envie de partir. Mais il arrive un moment où ça devient si difficile de vivre ici que les gens préfèrent risquer leur vie, et même celle de leurs enfants pour trouver une vie meilleure. Et la perspective d'une vie aux États-Unis est généralement très, très prometteuse pour beaucoup de gens ici. Il ne faut pas oublier qu’on entend souvent ici qu’aux États-Unis, on peut gagner beaucoup d'argent et qu’on peut mener une vie formidable. Et que cela vaut la peine de prendre des risques. C’est ce que disent aussi les passeurs : ils assurent les migrants que le voyage se passera sans heurts. Les gens savent très bien que ça ne se passera pas comme ça, mais ils décident quand même de partir en se disant : « Mais non, ça va bien se passer, il ne m'arrivera peut-être rien ».

Et pour votre cousin Carlos, qui est, je le rappelle, le personnage principal de votre BD, mène-t-il la vie dont il a rêvé aux États-Unis ?

Actuellement, il a une situation stable, il s’est marié. Il travaille comme entrepreneur dans la construction. Il travaille dur pour gagner sa vie qui n’est pas facile, mais certainement beaucoup mieux que ce qu'il aurait ici au Salvador. Mais il me dit toujours qu'il aimerait rentrer. Je pense donc qu'il économise maintenant. Il gagne autant d'argent qu'il le peut et lorsqu'il estimera que le moment est venu, il rentrera au Salvador parce qu'il a du mal à s’habituer à la culture de ce pays.

Les Salvadoriens pensent toujours à partir aux États-Unis, même si la politique d’immigration se durcit. Le rêve américain est donc toujours d’actualité ?

Oui, c'est vrai, les gens veulent toujours tenter leurs chances aux États-Unis. Mais c’est normal, la plupart d’entre eux vivent dans la pauvreté. En fait, j'ai travaillé récemment dans les bidonvilles du centre de la capitale, San Salvador. Les gens sont en situation de grande pauvreté. Vous savez, des personnes comme moi, issues de la classe moyenne, nous sommes une minorité dans ce pays. Face à une telle situation de précarité, comment ne pas penser à partir ? Au moins, ils voient un avenir aux États-Unis. Même s’il est minime, il est plus grand qu’ici au Salvador. Au moins, là-bas, ils ont une chance de progresser.

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RFI : Comment cette histoire vous est venue à l'esprit ?

Ernesto Sade : C’était un choix très personnel. C’est l’histoire de mon cousin qui est le protagoniste de cette bande dessinée. En 2017, lui et ma tante ont voulu rejoindre les États-Unis. Ils sont partis « mojados », comme on dit, ils se sont « mouillés » pour partir aux États-Unis. Pour moi, c'était aussi un événement très traumatisant parce que mon cousin est comme mon frère, c'est quelque chose qui a eu un grand impact sur moi, n'est-ce pas ? Mon cousin est finalement arrivé sain et sauf aux États-Unis. Quelques années plus tard, j'ai pu le revoir, lorsque je me suis rendu là-bas. Il m'a raconté son histoire, comment il a traversé, la frontière et tout. Et je trouvais ce qu’il a vécu tellement impressionnant que je me suis dit qu’il fallait faire quelque chose avec cette histoire.

Quel est le message que vous souhaitez transmettre à travers cette bande dessinée ?

Beaucoup de gens me disent qu'il s'agit peut-être d'une tentative pour sensibiliser les gens, afin qu'ils ne partent pas parce que c'est trop dangereux. Mais très honnêtement, je ne vois pas les choses de cette manière, car la migration ne va pas s'arrêter. Le Salvador se trouve dans une situation qui ne va pas s’arranger de si tôt. Ce que je voulais faire avec ce livre, c'est défendre les histoires de chaque personne, parce qu'il y en a tellement et qu'il est si courant que les gens, après avoir traversé toute cette épreuve de la fuite, ils enterrent leurs histoires. Ils commencent une nouvelle vie, mais ils ne réalisent pas à quel point c'est important ce qu’ils ont vécu.

Les gens sont-ils conscients des risques que représente le voyage ? Est-ce qu’ils savent qu’ils mettent en danger non seulement leur propre vie, mais aussi celle de leurs enfants s'ils sont du voyage ?

Vous savez, ici au Salvador, personne n’a vraiment envie de partir. Mais il arrive un moment où ça devient si difficile de vivre ici que les gens préfèrent risquer leur vie, et même celle de leurs enfants pour trouver une vie meilleure. Et la perspective d'une vie aux États-Unis est généralement très, très prometteuse pour beaucoup de gens ici. Il ne faut pas oublier qu’on entend souvent ici qu’aux États-Unis, on peut gagner beaucoup d'argent et qu’on peut mener une vie formidable. Et que cela vaut la peine de prendre des risques. C’est ce que disent aussi les passeurs : ils assurent les migrants que le voyage se passera sans heurts. Les gens savent très bien que ça ne se passera pas comme ça, mais ils décident quand même de partir en se disant : « Mais non, ça va bien se passer, il ne m'arrivera peut-être rien ».

Et pour votre cousin Carlos, qui est, je le rappelle, le personnage principal de votre BD, mène-t-il la vie dont il a rêvé aux États-Unis ?

Actuellement, il a une situation stable, il s’est marié. Il travaille comme entrepreneur dans la construction. Il travaille dur pour gagner sa vie qui n’est pas facile, mais certainement beaucoup mieux que ce qu'il aurait ici au Salvador. Mais il me dit toujours qu'il aimerait rentrer. Je pense donc qu'il économise maintenant. Il gagne autant d'argent qu'il le peut et lorsqu'il estimera que le moment est venu, il rentrera au Salvador parce qu'il a du mal à s’habituer à la culture de ce pays.

Les Salvadoriens pensent toujours à partir aux États-Unis, même si la politique d’immigration se durcit. Le rêve américain est donc toujours d’actualité ?

Oui, c'est vrai, les gens veulent toujours tenter leurs chances aux États-Unis. Mais c’est normal, la plupart d’entre eux vivent dans la pauvreté. En fait, j'ai travaillé récemment dans les bidonvilles du centre de la capitale, San Salvador. Les gens sont en situation de grande pauvreté. Vous savez, des personnes comme moi, issues de la classe moyenne, nous sommes une minorité dans ce pays. Face à une telle situation de précarité, comment ne pas penser à partir ? Au moins, ils voient un avenir aux États-Unis. Même s’il est minime, il est plus grand qu’ici au Salvador. Au moins, là-bas, ils ont une chance de progresser.

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